Dans le domaine du sport de haut niveau, la frontière entre médication et dopage est mince. Dès qu’il est question de dopage, les conséquences sont généralement importantes: le cas de la Russie en athlétisme, par exemple, montre comment un pays tout entier a été privé de compétitions majeures. Mais qui est responsable de la prise de médicaments et quelles sont les mesures de précaution qui peuvent être prises au moment de la prescription?
On peut affirmer globalement que chaque individu est seul responsable des produits qu’il ingère et que c’est à lui de se renseigner pour savoir s’ils sont autorisés ou pas. Les médecins qui travaillent volontairement pour les associations et les clubs sportifs, ou lors de manifestations sportives, sont automatiquement soumis aux règles en vigueur en matière de dopage.
Il en va autrement des médecins de famille privés qui suivent des athlètes et autres sportifs: il existe dans ce cas un devoir d’information réciproque. Les patients doivent informer le médecin de leur activité sportive et de leur participation à des compétitions.
Un coureur de fond de 26 ans qui fait partie de l’équipe nationale suisse attrape un rhume lors d’un camp d’entraînement. La question de la responsabilité se pose en fonction du comportement de l’athlète: s’il va trouver le médecin de l’équipe nationale et qu’il lui demande conseil sur le médicament qu’il peut prendre, la responsabilité est partagée. Si, par contre, il se rend directement dans une pharmacie et qu’il précise qu’il est sportif de haut niveau, la personne qui le sert doit en tenir compte. Par chance, il existe divers outils qui aident à faciliter la prescription d’une médication pour les sportifs de haut niveau.
Antidoping Suisse met à disposition une base de données sur les médicaments sur son site Internet et sous forme d’ application mobile. Les athlètes et les prestataires peuvent ainsi vérifier si les médicaments et les principes actifs figurent sur la Liste des interdictions de l’Agence mondiale antidopage. Antidoping Suisse publie en outre chaque année une Déclaration sur la Liste des substances et des méthodes interdites en vigueur et précise ce à quoi les sportifs doivent faire attention. Il existe également une liste officielle des «médicaments autorisés (2019) en vente libre pour le traitement des maladies courantes»; les prestataires peuvent la consulter activement à titre de référence lorsqu’ils prescrivent des médicaments à des sportifs.
Une autre aide utile est le Documedis «CDS.CE-Check Doping» de HCI Solutions SA. Ce contrôle permet aux prestataires de vérifier facilement et rapidement une médication prévue, et de la comparer directement avec la liste des produits dopants. Toutes les parties sont ainsi sûres que les règles en matière de dopage sont respectées et qu’un éventuel contrôle antidopage ne donnera pas un résultat positif malgré la prise de médicaments.
Le Comité International Olympique (CIO) entend par dopage «tout usage volontaire ou involontaire de substances appartenant aux classes interdites ainsi que tout recours aux méthodes défendues énumérées sur la liste en vigueur.» La définition de l’ Agence mondiale antidopage (AMA) est reconnue au niveau international depuis 2004 et a été couchée noir sur blanc sur plusieurs pages dans le «Code mondial antidopage».
L’étude de cas suivante montre comment le système Clinical Decision Support réagit en cas de danger d’erreur de médication et signale les risques de manière ciblée.